CHAPITRE 3 : LES ANNEES 50
Au début de cette décennie la bonneterie supplante le tissage et Roanne devient la deuxième capitale de la maille française. C’est une ville commerçante et ouvrière.
De petits ateliers de confection et de tricotage se dénombrent par centaine. C’est une des rares villes ou grâce au travail à domicile presque toutes les femmes ont une activité salariée. A ce titre la ville a le record de salons de coiffure et de pâtisseries par habitant. Elle est à son apogée.
En ce milieu de siècle, la troisième génération voit le jour. CHRISTIAN vient de naitre. Il est la prunelle des yeux de son grand-père. J’ai retrouvé dans les archives de la famille un petit mot manuscrit, daté d’une quinzaine de jour avant ma naissance, ou il écrit, d’une manière prémonitoire, son rêve de voir les CREATIONS CHRISTIAN CANE reconnues dans la presse professionnelle.
Les jeunes parents sont plein de projets et les grands parents sont prêts à prendre des distances pour les aider à les réaliser. Ils sont encore dynamiques et vont créer la chemiserie CHRISTIAN, rue Alsace Lorraine, pour distribuer les chemises que fabrique le jeune atelier des enfants. GEOVA sera la première marque crée pour être diffusée dans les boutiques. Ce premier label éphémère est la contraction des initiales de GOUTTENOIRE et OVISTE, patronyme des deux dirigeants, et ne résistera pas à la prochaine décennie.
Cette période n’est pas simple car les affaires sont en dent de scie, la trésorerie fragile et les forts caractères s’opposent. Seule une grande force de travail et une envie farouche de réussir permettra de sauver l’entreprise.
Le management est très paternaliste et bienveillant. J’ai le souvenir de voyages interminables en Simca Châtelaine en direction de Nice, accompagnées d’ouvrières qui n’avaient jamais vu la mer. Cette époque se terminera dans la tristesse avec le décès prématuré de JEAN à l’âge de cinquante-huit ans.